
Avec : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny
Bande-Annonce
Synopsis : A la suite d'un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement... Deux univers vont se télescoper, s'apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu'inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra... Intouchables.
Ma note : 4.5/5
Ma critique : Si Eric Toledano et Olivier Nakache avaient déjà fait de bien jolies étincelles avec "Nos jours heureux", c'est un véritable feu d'artifice qu'ils nous offrent avec Intouchables. Les deux réalisateurs se sont inspirés pour l'occasion d'une histoire vraie, découverte grâce à un documentaire datant de 2004. Une histoire qui surprend autant qu'elle ne touche, faisant le récit d'une amitié improbable entre un riche tétraplégique et son nouvel aide à domicile, un jeune banlieusard fraîchement sorti de prison. Le sujet était pourtant casse-gueule, car en mettant en scène deux personnages à la condition et aux milieux aussi diamétralement opposés, le risque était grand de tomber dans le mélodramatique et les stéréotypes. Mais Intouchables évite les pièges, grâce en particulier à l'équilibre parfait instauré entre émotion et humour. Un humour qui ne nous laisse d'ailleurs que peu de répit, extrêmement juste et sans fausses notes. On rit du début à la fin, avec énergie, joyeusement, à pleins poumons, et même jusqu'aux larmes, grâce à des répliques croustillantes et farouchement drôles, qui se succèdent à une vitesse incroyable et avec une spontanéité folle. Elles échappent de la bouche d'Omar Sy avec un tel naturel que ça en devient épatant, comme si rien n'était orchestré ni écris. La communion semble parfaite entre lui et son partenaire à l'écran, François Cluzet. Bien que l'acteur n'ait déjà plus rien à prouver, il brille dans la peau et le corps immobile de Philippe, appuyant son jeu sur ses expressions faciales, riches de significations. Il y a bien longtemps que le cinéma français n'avait pas connue un duo aussi attachant et drôle, à l'instar de "La chèvre" ou de "La Grande Vadrouille". Entre éclats de rires et convulsions, une alchimie se fait, et l'engouement est là. Si l'amitié improbable de ces deux personnages parvient tant à toucher, c'est parce qu'il est fascinant de voir de quelle façon chacun puise sa force en l'autre. Deux univers extrêmes qui vont pourtant se rencontrer et s'allier, amenant à une série de situations réjouissantes, flirtant même parfois avec le politiquement incorrect. Si pour Driss c'est un pas vers la réinsertion, ayant pris goût à être utile, pour Philippe on pourrait presque parler de renaissance, réapprenant à vivre comme un homme, et pas seulement comme un invalide. Une libération qu'il vit à travers les yeux de quelqu'un qui n'a pas pitié de lui, ne se gênant d'ailleurs pas pour le vanner sans cesse, et n'hésitant pas à le pousser toujours un peu plus à profiter de la vie. Il serait dommage de ne pas évoquer les excellents rôles secondaires, loin d'être transparents dans cette histoire, avec une note spéciale à Anne Le Ny. Je regrette seulement que l'intrigue de Driss et son cousin n'ait pas été mieux exploité, car je pense qu'il y avait matière. L'autre léger bémol à évoquer concerne la mise en scène, assez impersonnelle et peu inventive, le long-métrage préférant se concentrer sur les répliques et ses personnages. Néanmoins, on notera la force de la B.O, puisant dans les goûts musicaux très différents des deux personnages tout en parvenant à les accorder à la perfection. Voilà un film dont le cinéma français peut être fier, une merveilleuse leçon de vie dont on ressort le c½ur léger, et les zygomatiques fatiguées. Courrez-y !
<<- Quelle tête elle a ? C'est peut-être un thon !
– Ce n'est pas ça qui m'intéresse. Pour moi, ça passe d'abord par une relation d'esprit à esprit...
– Ouais, ben, si ça se trouve, c'est une relation d'esprit à thon ! >>
– Ce n'est pas ça qui m'intéresse. Pour moi, ça passe d'abord par une relation d'esprit à esprit...
– Ouais, ben, si ça se trouve, c'est une relation d'esprit à thon ! >>

Partage